Pier Porcheron (Cie Elvis Alatac), artiste compagnon, était en résidence à Jéliote fin mars pour plancher sur son spectacle Un homme à abattre (que l'on soutient, bien sûr). Sans se laisser intimider par ses costumes d'ours, on a voulu en savoir plus.
Peux-tu nous raconter l’origine du spectacle ?
L’idée était de faire un spectacle qui parle de violence, en utilisant les codes du film d’horreur. On a commencé par s’inspirer de trois réalisateurs : David Lynch (pour le côté mental et étrange), Georges Romero (l’inventeur des zombies modernes) et Buster Keaton (figure burlesque). Le burlesque et l’horreur travaillent un peu sur le même terrain : se donner des claques ou manger la face de quelqu’un, c’est toujours lui détruire la gueule, non ?
Que peux-tu nous dire de la forme ?
Il y a la volonté de créer des récits très éclatés, comme lorsqu’on subit un traumatisme. Il y a comme une diffraction, un décollement de la réalité. On pourrait dire « Pince-moi, je rêve », « c’était de la folie », « on était ailleurs ». Le spectacle est donc polymorphe. Et c’est ça l’enjeu : que ça soit évident que ces différentes formes habitent ensemble.
Qu’êtes-vous venus travailler à Jéliote ?
Après une phase de laboratoire, on expérimente réellement des scènes, pour la première fois avec des décors aboutis. Il y a beaucoup de choses - dans les marionnettes, les accessoires, les mannequins qu’on utilise - qui sont là, d’autres à peaufiner ou inventer. Là on est dans des endroits excitants : est-ce que ça tient, est-ce que ça tient pas ? Il faut chercher.
Merci Pier, et bonne résidence à la Méca à Bordeaux !
Curieux d'en lire davantage ? On vous encourage à regarder cette vidéo réalisée par Latitude Marionnette en collaboration avec l'Espace Jéliote :
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