Artistes en cheminement
La Boîte à sel
Durant deux saisons (2024-2025 et 2025-2026), la compagnie La Boîte à sel, codirigée par la metteuse en scène Céline Garnavault et le créateur sonore Thomas Sillard, sera la compagnie “en cheminement” avec l’Espace Jéliote.
Ce principe du cheminement vise à établir une relation complice et suivie avec une équipe dont la démarche artistique se tourne vers l’exploration des arts de la marionnette et autres formes animées. Ainsi, la compagnie aura régulièrement accès à des espaces de travail (plateau de théâtre, atelier de construction…) pour imaginer et fabriquer ses nouveaux spectacles et elle proposera aux publics du Haut-Béarn les créations de son répertoire et des impromptus artistiques au fil de la saison.
Céline, qui est Thomas ? Et Thomas, qui est Céline ?
Thomas est plasticien sonore et concepteur d’objets et de dispositifs techno-bricolés.
Céline est metteuse en scène, interprète et invente des spectacles où les objets et les humain·e·s peuvent se rencontrer.
Ensemble, vous créez un “théâtre d’objets sonores techno-bricolés”. C’est-à-dire, pour les néophytes ? :)
C’est un théâtre fabriqué à partir d’objets à qui nous donnons vie par le truchement de la technologie et du son, dans un mode de pensée proche du bricolage, au sens de faire avec les moyens du bord, empiriquement, avec curiosité et une sincère attention aux objets et à ce qu’ils nous proposent. Il en résulte des spectacles qui sont comme des expériences, entre arts de la marionnette, arts sonores, théâtre, musique, arts numériques et installations immersives pour inviter à la rencontre, au dialogue et au jeu !
Tout l’aspect technique et technologique de votre travail est passionnant, d’autant qu’il n’empêche aucunement les gens de ressentir une profonde empathie pour vos objets… quelle relation avez-vous envie de tisser avec les publics ?
Nos objets sont effectivement technologiques, mais ils sont surtout des outils, et ce que nous choisissons de créer avec ces outils c'est du dialogue et de l'émotion.
Dans Bad Block, nous faisons le choix d'inscrire l'intuition, l'aléatoire et l'intelligence collective - qui fonctionne par rebond des imaginaires les uns avec les autres - au cœur de l'expérience avec les publics. Ces objets vont d'ailleurs nous mettre en relation, en connexion les un·e·s avec les autres et le spectacle comprend un temps d'échange et d'expression du public qui fait partie intégrante de son écriture.
Dans Track, nous invitons le public au plus près d’un circuit de train géant, pour se mettre à l’écoute autrement, pour ressentir ensemble physiquement la musique, l’espace, les mouvements des objets, et se laisser surprendre par le merveilleux qui peut surgir de n’importe quel minuscule événement.
Il y a aussi de l’humour et beaucoup de jeu, dans les spectacles que vous proposez…
Oui, car le jeu c’est une chose sérieuse ! Nous ne savons pas faire autrement que d’aborder notre travail d’une façon très concrète et ludique, et c’est justement ce que nous aimons partager avec les publics : ce goût du jeu et de la joie qui nous relie si spontanément les un·e·s aux autres.
Un mot sur les rendez-vous de cette saison 24-25, avec l’Espace Jéliote ?
Ça commencera en novembre par une exposition sur la fabrique de nos spectacles, avec un vernissage qui promet d’être insolite ! On continuera avec une plongée dans l’expérience Bad Block, puis on se retrouvera en mars pour une carte blanche avec le printemps des poètes et un grand voyage à bord de nos petits trains musicaux avec Track. On a hâte !
Crédit des photos © La Boîte à sel, Frédéric Desmesure